Le 21 septembre 2017, Michel nous quittait.
Cette page est mise à la disposition de ceux – amis ou anonymes – qui voudraient lui rendre hommage.
4 messages.
Michel est parti et je ne l'ai appris que maintenant.
Les souvenirs que je garderai sont ceux des repas de famille que l on a partagé. Ma mère qui était sa cousine est partie deux mois plus tôt...toute une page de notre histoire s est éteinte, mes frères et sœurs et moi même ne t'oublieront jamais.
Les souvenirs que je garderai sont ceux des repas de famille que l on a partagé. Ma mère qui était sa cousine est partie deux mois plus tôt...toute une page de notre histoire s est éteinte, mes frères et sœurs et moi même ne t'oublieront jamais.
Parfois avec un regard suffit pour que les âmes se parlent , des résonances qui n’ont pas besoin de mots et de temps ... Paix à ton âme Michel et heureuse d’avoir croisé ton chemin .
Les souvenirs que je préfère garder de Michel s'attachent à des images d'été, celles de nos académies d'été comme nous les appelions. Pendant un mois ou plus Michel et Horst Egon s'installaient dans le sud pour une session de travail en relation avec la nature et ses rythmes dans la chaleur et la lumière de la belle saison qui nous semblait alors sans excès.
Michel restait pieds nus et toujours vêtu de coton blanc, sans rien qui puisse entraver le corps. Il aimait plus que tout cette liberté de mouvement et s'étonnait qu'on puisse porter des vêtements trop serrés. De nombreux dessins de sa main attestent sa répugnance pour tout ce qui produit de l'inconfort et de la contention corporelle. Le spectacle des jeunes bardés de fils et d'appareils le laissait perplexe. Sans doute est-ce la source de ses nombreux tableaux où il représente des personnes ligotées et empêchées, contraintes.
Il se levait toujours de bonne heure et se couchait de même.
Au moment du petit déjeuner il aimait bavarder et plaisanter avant de regagner l'atelier. Vers 11h30 il lançait les préparatifs du déjeuner. Il savait concevoir des menus exotiques inspirés de ses nombreux voyages autour du monde, mais au quotidien ses plats préférés étaient plutôt simples : une bonne viande et une bonne purée par exemple.
Les desserts n'avaient pas sa faveur, encore moins s'ils étaient sucrés. Mais pour ses amis il savait en inventer et les offrir.
La sieste en début d'après-midi lui était nécessaire, et cela depuis toujours. Le plus souvent il s'allongeait sur le dos et dormait vraiment, les doigts croisés comme un gisant. Ce qui effrayait Horst Egon. Vers 17h une pause : la cérémonie du thé.
Après le repas du soir, lors de ces journées où la lumière s'attarde, c'était le moment des conversations sur le travail accompli ou en cours, mais aussi le moment du rire et des histoires drôles que Michel adorait raconter et mimer en d'époustouflantes
improvisations. Il savait créer toutes sortes de langues imaginaires qu'il parlait avec une étonnante virtuosité.
Il dormait sans jamais fermer les volets, se laissant réveiller par la lumière du jour. Les cauchemars ne l'épargnaient pas, mais il n'en gardait aucun souvenir. Rejetant tout romantisme, il ne cultivait jamais les passions tristes. Le regret comme
l'espoir n'occupaient pas son esprit.
Il jetait sur le monde et son histoire un regard froid et sans illusions. D'ailleurs les œuvres de Schopenhauer figuraient dans sa bibliothèque.
Léger dans son corps comme dans ses gestes et ses dessins il repoussait tout ce qui appesantit l'existence. Et au fil des années, à l'exception des œuvres d'art, il gardait le moins possible de choses autour de lui, préférant un espace libéré plutôt
qu'encombré.
Esprit parfaitement incrédule il était réfractaire aux croyances religieuses ou politiques, et ne comprenait pas les mouvements de foules portées aux adorations. Souvent il m'en parlait exprimant son aversion pour les fanatismes et les passions
collectives. Et même au théâtre, après un spectacle qu'il appréciait, applaudir à l'unisson lui était difficile.
Ces derniers temps, il éprouvait son corps comme une gêne et un obstacle à lui-même. Malgré l'attachement des ses amis il a desserré les derniers liens, et lui qui ne croyait pas au ciel, il s'en est allé loin de toute pesanteur, nous laissant à notre chagrin.
Michel restait pieds nus et toujours vêtu de coton blanc, sans rien qui puisse entraver le corps. Il aimait plus que tout cette liberté de mouvement et s'étonnait qu'on puisse porter des vêtements trop serrés. De nombreux dessins de sa main attestent sa répugnance pour tout ce qui produit de l'inconfort et de la contention corporelle. Le spectacle des jeunes bardés de fils et d'appareils le laissait perplexe. Sans doute est-ce la source de ses nombreux tableaux où il représente des personnes ligotées et empêchées, contraintes.
Il se levait toujours de bonne heure et se couchait de même.
Au moment du petit déjeuner il aimait bavarder et plaisanter avant de regagner l'atelier. Vers 11h30 il lançait les préparatifs du déjeuner. Il savait concevoir des menus exotiques inspirés de ses nombreux voyages autour du monde, mais au quotidien ses plats préférés étaient plutôt simples : une bonne viande et une bonne purée par exemple.
Les desserts n'avaient pas sa faveur, encore moins s'ils étaient sucrés. Mais pour ses amis il savait en inventer et les offrir.
La sieste en début d'après-midi lui était nécessaire, et cela depuis toujours. Le plus souvent il s'allongeait sur le dos et dormait vraiment, les doigts croisés comme un gisant. Ce qui effrayait Horst Egon. Vers 17h une pause : la cérémonie du thé.
Après le repas du soir, lors de ces journées où la lumière s'attarde, c'était le moment des conversations sur le travail accompli ou en cours, mais aussi le moment du rire et des histoires drôles que Michel adorait raconter et mimer en d'époustouflantes
improvisations. Il savait créer toutes sortes de langues imaginaires qu'il parlait avec une étonnante virtuosité.
Il dormait sans jamais fermer les volets, se laissant réveiller par la lumière du jour. Les cauchemars ne l'épargnaient pas, mais il n'en gardait aucun souvenir. Rejetant tout romantisme, il ne cultivait jamais les passions tristes. Le regret comme
l'espoir n'occupaient pas son esprit.
Il jetait sur le monde et son histoire un regard froid et sans illusions. D'ailleurs les œuvres de Schopenhauer figuraient dans sa bibliothèque.
Léger dans son corps comme dans ses gestes et ses dessins il repoussait tout ce qui appesantit l'existence. Et au fil des années, à l'exception des œuvres d'art, il gardait le moins possible de choses autour de lui, préférant un espace libéré plutôt
qu'encombré.
Esprit parfaitement incrédule il était réfractaire aux croyances religieuses ou politiques, et ne comprenait pas les mouvements de foules portées aux adorations. Souvent il m'en parlait exprimant son aversion pour les fanatismes et les passions
collectives. Et même au théâtre, après un spectacle qu'il appréciait, applaudir à l'unisson lui était difficile.
Ces derniers temps, il éprouvait son corps comme une gêne et un obstacle à lui-même. Malgré l'attachement des ses amis il a desserré les derniers liens, et lui qui ne croyait pas au ciel, il s'en est allé loin de toute pesanteur, nous laissant à notre chagrin.
Michel vient de passer. Un ami nous quitte. La nouvelle tombe, frappée du sceau de l’inéluctable et pourtant, en ce moment, ce sont les images de vie qui affluent et se bousculent.
Une vie ça ne se résume pas, et encore moins la sienne, débordante et si secrète en même temps.
Des souvenirs d’un long compagnonnage de vie, je me bornerai à ressusciter
des images du temps heureux partagé.
Il y a d’abord ce temps de la rue Truffaut et de Seignelay, proche d’une mère douée de l’intelligence du cœur, pétrie d’innocence, de grâce souriante.
Il y eut aussi le temps des vacances au soleil, dans des lieux privilégiés, (Vence, La Garde Freinet, Bagnols en Forêt) où le travail d’atelier pouvait s’épanouir, avec les talents de cuisinier – tout cela accompli avec constance, jubilation et aisance – l’élégance toujours et la légèreté.
Michel aimait marcher pieds nus, la peau endurcie il avait ainsi acquis une démarche déliée, puisant force et élan au contact du sol, comme un héritage de son passage chez les peuples du Vanuatu où il sut vivre en toute simplicité et harmonie.
Oui, Michel aura traversé la vie en donnant l’impression de le faire en voyageur amusé et fin observateur au regard aiguisé ,très loin des discours. Un conteur à l’humour décapant mais jamais méchant.
Il n’empêche, l’air de rien, sans fla-fla, derrière l’homme modeste se cache l’artiste aux profondeurs insoupçonnées, habité par une grâce accomplie. C’est ce legs majeur qu’il nous appartient désormais de pérenniser.
Une vie ça ne se résume pas, et encore moins la sienne, débordante et si secrète en même temps.
Des souvenirs d’un long compagnonnage de vie, je me bornerai à ressusciter
des images du temps heureux partagé.
Il y a d’abord ce temps de la rue Truffaut et de Seignelay, proche d’une mère douée de l’intelligence du cœur, pétrie d’innocence, de grâce souriante.
Il y eut aussi le temps des vacances au soleil, dans des lieux privilégiés, (Vence, La Garde Freinet, Bagnols en Forêt) où le travail d’atelier pouvait s’épanouir, avec les talents de cuisinier – tout cela accompli avec constance, jubilation et aisance – l’élégance toujours et la légèreté.
Michel aimait marcher pieds nus, la peau endurcie il avait ainsi acquis une démarche déliée, puisant force et élan au contact du sol, comme un héritage de son passage chez les peuples du Vanuatu où il sut vivre en toute simplicité et harmonie.
Oui, Michel aura traversé la vie en donnant l’impression de le faire en voyageur amusé et fin observateur au regard aiguisé ,très loin des discours. Un conteur à l’humour décapant mais jamais méchant.
Il n’empêche, l’air de rien, sans fla-fla, derrière l’homme modeste se cache l’artiste aux profondeurs insoupçonnées, habité par une grâce accomplie. C’est ce legs majeur qu’il nous appartient désormais de pérenniser.